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Nina n’était pas encore revenue. Il termina de remplir son sac et regarda celui déjà plein de sa partenaire. Bon sang. Il n’aimait pas quand l’un d’eux s’isolait en sortie et elle le savait. Ils s’entendaient généralement bien sur la façon de procéder. C’est d’ailleurs pour cette raison que leur petit groupe avait décidé de rester soudé et de continuer leur route de leur côté quand leur groupe de survivants avait explosé récemment. Trop de tensions, trop de différences dans les façons de faire.
Le blond soupesa son sac, glissa les dernières boites dedans et se redressa en passant la lanière à son épaule et en se saisissant de la barre de fer remplaçant aujourd’hui la batte des derniers temps. Le lendemain, ils auraient de la route, ce serait une erreur de se charger.
L’attente était trop longue. Massial hésitait à dissimuler le sac de la jeune femme et à suivre la direction qu’elle avait prise plus tôt lorsqu’un éboulement se fit entendre plus haut dans le bâtiment, lui faisant relever la tête avec inquiétude. Un instant après son talkie-walkie crachota, laissant échapper une voix féminine au ton neutre, alors qu’il s’apprêtait à aller voir.
« Je vais bien. »
Il inspira pour se renseigner le plus calmement possible par la suite.
« Bordel, qu’est-ce que t’as branlé ? »
« Une partie de l’escalier n’a pas tenu. J’essaye de te rejoindre. »
Marmonnant entre ses dents, il souleva le second sac et prit la direction du bord des escaliers, quelques gravats avaient roulés jusqu’en bas et un épais nuage de poussière se dissipait lentement au dessus des marches. Il se demanda un instant à quel putain d’étage elle pouvait se trouver, maintenant.
« …’del de merde ! En bas ! La rue ! Il en vient de partout ! Sors ton cul de là, Jordan ! Maintenant ! »
[3h11 plus tard]
Forcément, l’éboulement n’était pas passé inaperçu. Forcément, la ville entendait encore parfois des parties s’écrouler, un certain nombre des structures encore debout demeurant fragilisées par le bombardement qui avait eu lieu… Mais forcément, que ces chutes de béton soit l’œuvre du passage d’un survivant ou non, leur vacarme attirait toujours autant d’infectés. Et cette fois n’avait pas fait exception à la règle.
Quand elle lui avait dit de déguerpir, il n’avait pas demandé son reste. Premièrement, car ce que Nina annonçait n’avait rien eu d’attrayant. Secondement, parce qu’il aurait sûrement eu bien de la peine à la rejoindre, si cela était seulement possible. Troisièmement, car en hauteur, ces anciens vivants venant de la rue ne pouvaient pas atteindre sa partenaire du jour. Et enfin, quatrièmement, parce qu’elle l’avait appelé par son nom de famille. Et quand Nina l’appelait par son nom de famille, ce n’était jamais bon.
Avant qu’il sorte du champ de portée entre les deux talkies-walkies, elle lui avait assuré avoir trouvé un coin sûr et ils avaient convenu que le jeune homme repasserait la chercher le lendemain, lorsque les choses se seraient tassées et les infectés dispersés.
Le solitaire détacha son dos du mur, l’infecté repéré plus loin continuait sa route hasardeuse sans l’avoir remarqué. La course précédente avait été éprouvante, alors depuis qu’il était sûr d’être débarrassé, il y allait avec précaution, évitant de rester trop à découvert, bien qu’il ait relativement vite récupéré. Merci à Jimmy d’avoir fait de ses fils et de son neveu des gars plutôt sportifs.
Le problème avec les morts qui hantaient les rues, ce n’était pas la difficulté d’échapper à un ou deux d’entre eux, mais bien la masse qui se formait parfois rapidement et pouvant vous prendre au piège... Et les semer devenait tout de suite bien plus compliqué lorsqu’ils se regroupaient.
Barre de fer à la main, il poursuivit sa route, longeant une ruelle.
Hayden et Andrej étaient également de sortie aujourd’hui, dans un quartier voisin à celui qu’il fouillait avec Nina et ils avaient eu un point de rendez-vous pour la nuit. Seulement, il avait été hors de question que le blond prenne le risque de mener ces saloperies jusque là. Et maintenant, il était bien trop tard pour rejoindre ce lieu avant que la nuit s’installe. Il lui faudrait trouver une planque pour patienter jusqu’au matin et retourner chercher son équipière avant de retrouver les autres.
Le bout de la ruelle était obstrué par des débris. Rien d’insurmontable. En revanche, les aboiements qui s’élevèrent de l’autre côté l’arrêtèrent immédiatement dans sa montée.
Damn it…Ce clebs allait rameuter tout le quartier s’il ne la fermait pas. Redescendre et s’engouffrer dans la brèche la plus proche pour disparaitre tranquillement ensuite… ? C’était une option qu’il envisagea un bref instant, partagé entre curiosité et sécurité lorsqu’une voix se fit entendre, suivi d’un sifflement.
Tout pour plaire. C’était en partie pour cette raison qu’ils limitaient les sorties de Kblac, de leur côté. Même en restant bien dressé, parfois… bin, ça restait un chien et ce n’était pas toujours évident à gérer.
« Y'a quelqu'un ? »Il fronça les sourcils. Restait à décider – rapidement – s’il se cassait de là pour s’éloigner ou s’il se montrait, mais sans perdre de temps pour que le chien la ferme. Une seconde plus tard, la décision était prise et il continua à grimper.
« Y a quelqu’un. » confirma-t-il d’une voix calme.
Avec son sac, le jeune homme se faufila avec souplesse entre les débris d’une stabilité à peu près convenable pour s’en extirper et quitta les ombres, inclinant légèrement la tête en découvrant son interlocuteur. Il ne lui était pas inconnu, pourtant sur le coup…
Il s’accroupit, tendant la main vers l’animal, tout en restant vigilant sur les alentours.
« Il a peut-être senti mon chien... »Bon, théoriquement, c’était davantage le chien d’Hayden mais, au fond, qui s’en foutait ? Il lui collait tout autant aux basques. Et c’était bien sur le fauteuil où Massial laissait une partie de ses vêtements que le berger malinois avait trouvé confortable de s’installer la veille pour attendre leur retour, lui offrant des tenues "au poil".
Puis ça lui revint. Il avait aperçu le garçon chez les sauveurs, il y avait un bon moment déjà, mais pas récemment… Alors peut-être que…
« Tu es venu récupérer du matériel au Louvre ? »