Gwendoline Ozawa

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Mon caractère ? Tu en as de ces drôles de question, mais puisque c’est toi qui me le demandes, je vais faire un effort. Est-ce que tu veux une cigarette pour faire passer le temps ? Oh, tu ne fumes pas, c’est tout à ton honneur. Et bien, par où commencer… Je pense être ce qu’on appelle une personne « froide », non parce que je suis misanthrope, mais plutôt, car je n’aime pas trop parler. D’ailleurs, je fais un véritable effort pour te tenir une conversation de plus de 10 min, mais bon avec toi, tout est différent. Je préfère me taire plutôt que de parler dans le vide et tous mes mots sont pesés pour donner la phrase la plus courte. De toute façon, personne n’écoute vraiment son interlocuteur. Par contre, lorsque j’ai quelque chose à dire, je ne me gêne pas, même si ce n’est pas toujours très agréable. Vouée depuis ma plus tendre enfance à être ignorée et mise de côté, mon temps libre a été mit à profit pour déchiffrer les messages subliminaux qu’envoyer tous ces étrangers.  Il devient donc presque impossible de me berner et je te déconseille d’essayer. D’un naturel plutôt calme, j’ai appris à contrôler mes émotions pour ne pas perdre le contrôle. D’accord, je t’apprendrai tout ça lorsqu’on aura le temps. Habituée à vivre seule bien qu'entourée, on peut me qualifier de personne égoïste et méfiante. Parfois un petit sourire sarcastique ou méprisant trône sur mon visage, je sais, c’est énervant, mais c’est justement ça qui est drôle. Elevée au milieu de garçons, j’ai appris à me défendre et à ne pas me laisser marcher sur les pieds en me forgeant un caractère fort. Ne pense pas pouvoir me blesser facilement. Du coup, je suis plutôt un garçon manqué sous certains points et la pudeur, au même titre que la féminité, n’est pas mon fort. Ah et aussi, je tiens plutôt bien l’alcool, j’ai eu une période un peu… limite on, va dire. J’ai en effet eu quelques petites turbulences durant lesquelles j’ai compris que le sexe opposé n’était pas indifférant à mon charme, je n’hésite donc pas à m’en servir pour arriver à mes fins. Oui, oui, c’est immoral, mais on fait avec ce qu’on a. Pour finir, je dois te dire que je déteste l’hypocrisie, n’essaye pas d’être gentil avec moi juste pour me faire plaisir, car ça me fait vomir. Bon, mon chat, on se la boit cette petite bière ? Oui ou non ? Quoi? Tu veux en savoir plus? Ne sois pas trop pressé, on a le temps de se découvrir.

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Excuse-moi de te le dire, mais cette question me paraît stupide vu que je suis juste sous ton nez… Tu as envie de découvrir mon corps dans son intégralité ? Petit coquin. Mais, redevenons sérieux un instant veux-tu, il n’est pas encore l’heure de faire ces choses-là. Comme tu l’as remarqué, je suis plutôt élancée, 1m71 pour 56 kg pour tout te dire. Regarde, j’ai de petits pieds et si tu remontes un peu le regard, tu découvriras mes cuisses plutôt musclées et fuselées. Non, ne touche pas. Si tu continues à remonter, tu rencontreras mon tatouage qui trône sur un ventre où des abdominaux se dessinent. Hum, je ne sais pas ce qu’il représente… Je n’étais pas dans un très bon état le soir où il a été fait. Un peu plus haut, se situent mes attributs féminins qui, comme tu peux le voir, sont plutôt avantageux et convoités. Et comme je te l’ai dit, je n’hésite pas à en jouer quand le besoin ce fait présent. Un peu plus haut, mon coup porte une tête aux traits plutôt fins et bien dessinés, que je tiens de ma mère. Une bouche pulpeuse sans être dans l’exagération, un nez fin et deux grands yeux me caractérisent. En parlant de mes yeux, ils sont d’un bleu clair presque glacial, il m’est donc très facile d’obtenir un regard perçant ou froid. Regarde-moi dans les yeux s’il te plaît, je déteste ne pas avoir de contact visuel. Mais ces yeux sont une faille à mon impassibilité, en effet, ils peuvent traduire mes émotions et une personne qui me connaît pourra facilement les déchiffrer. Et bien, nous arrivons à la fin, il ne reste plus que ma longue chevelure brune. Oui, j’ai les cheveux courts… C’est mieux que dans avoir pas du tout non ? Et puis c’est beaucoup plus pratique pour combattre. Non, ce n’est pas très féminin, mais qui te dis que je le suis ? Il ne faut pas se fier aux apparences mon chou. D'ailleurs pour caser mon physique un peu trop feminin, je porte toujours des pantalons ou shorts de tout genre avec un t-shirt simple et une veste blaser. Le tout agrémenté d'une écharpe rouge. Oui, si tu veux, je mettrai une robe pour te faire plaisir, mais je suppose que tu préfères me voir dans mon plus simple appareil... Je ne me trompe pas ?

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Alors comme ça, tu veux en savoir plus sur moi ? Après tu me promets qu’on arrête ce questionnaire ? Franchement, il n’y a pas grand chose à raconter, mais je vais essayer de faire de mon mieux. Tu veux boire quelque chose ? Pendant que tu te décides, je vais commencer. Je suis née à Paris plus précisément dans little Tokyo, comme mon nom le laisse deviner. Je tiens mes origines japonaises de mon père, sa famille a quitté le japon quand il avait 3 ans pour venir s’installer en France. Mon grand-père y a ouvert un restaurant typique et les affaires marchaient plutôt bien. Quant à ma mère, ou plutôt ma génitrice, c’était une française pure souche. Mon père me dit souvent que je lui ressemble, mais elle nous a abandonnés quand j’avais 3 mois donc à part mon apparence, je ne tiens rien d’elle. Mon père a été très accablé par son départ et s’est enfermé dans son travail de livreur pour oublier, il m’a laissé de côté sans pourtant cesser de m’aimer. Quant à mes grands-parents, ils étaient bien trop occupés par leur restaurant pour pouvoir jouer le rôle de parents.

Je passais donc mon temps dans un coin du restaurant à observer les clients, leur comportement, leur façon de parler, leurs mimiques, leurs expressions… Ma seule distraction était de les imiter, je passais de l’énervement à la tristesse, à l’amusement avant de retourner à l’impassibilité. À l’école, je ne me suis jamais entendue avec les filles que je trouvais stupides et superficielles. Mais après réflexion, je pense que j’étais tout simplement jalouse, car elles étaie habillées et coiffées par leur mère. On m’a vite qualifié de « garçon manqué » et je m’amusais comme une folle avec ma bande de copains.

Ma vie de collégienne s’est résumée au sport et à la bagarre. Oui, oui, je me battais, et pas qu’un peu. Mon père m’avait inscrit dés mon plus jeune âge à des cours de kung fu, pour « canaliser mon énergie débordante ». J’y ai également appris l’iaijutsu et comment tirer correctement. Je ne faisais donc que m’être en pratique ce que j’apprenais. Quand je suis entrée au lycée, les choses n’ont pas vraiment changé, je continuais à me battre et je me suis fait une petite réputation. Ce n'est pas souvent qu’on voit un mec se faire dominer par une fille, non ? Les seuls éléments qui sont venus se rajouter à ma vie de sainte sont l’alcool et la drogue. Pour être franche, je suis partie en vrille, mais qu’est-ce que je m’amusais. Le lendemain d’une soirée pas vraiment catholique, je me suis réveillée avec un tatouage dans le bas-ventre… Je ne sais toujours pas qui l’a fait.

Lorsque les premiers cas d’épidémie sont apparus, je n’ai pas vraiment compris l’ampleur de la menace que la maladie présentait, mais j’ai vite déchanté. Un soir, en rentrant, j’ai découvert le restaurant familial vide et complètement saccagé. Non, je ne sais pas ce qui s’est passé, ni même si ma famille est vivante ou non. Arrête de m’interrompre veux-tu ? Toujours en est-il que j’ai perdu tout ce qui me restait en un soir à cause de cette foutue épidémie. Ce même soir, je suis passée en mode survie et plus rien ne m’importait plus excepté ma sécurité et mon désir de vengeance.

Premièrement, il me fallait des armes si je voulais faire face à ces horribles créatures que je haïssais plus que tout. Après avoir rassemblé quelques affaires dans un sac à dos ainsi que de la nourriture, j’ai attendu la nuit pour m’infiltrer dans mon école d’arts martiaux, où trônait sur le mur un superbe katana. Cette arme, bien que redoutable, n’était pas suffisante en elle-même, il me fallait absolument une arme à feu, mais il est très difficile de s’en procurer même dans une situation de crise. En attendant d’en trouver une, je me suis contentée de pétards que je lançais à la tête des infectés quand ils s’approchaient trop près, certes ils ne mourraient pas mais cette diversion me donnait le temps de fuir.

Pendant quelques mois qui m’ont paru une éternité, je ne faisais que fuir et me cacher, cette période fut très éprouvante mentalement et physiquement, car je ne pouvais me reposer sur personne d’autre que moi-même. Les seuls « êtres vivants », si ces choses peuvent être qualifiées ainsi, que je côtoyais étaient les Sans âmes. Je me suis donc accoutumée à leur présence, et leur compagnie fessait désormais partie de mon quotidien au même titre que les moustiques, ou autres créatures dont on se serait bien passé l’existence.

Je suis un jour tombée sur un des membres des hyènes qui m'a proposé de rejoindre son clan, ce que j’ai fait sans hésiter tant j’étais exténuée par cette vie de vagabonde. Même si je reste plutôt à l’écart, j’ai su me faire une place au sein de ce clan où j’ai rencontré de nouveaux camarades, et je n’hésite pas à partir en mission dés que possible. Cependant, je ne partage pas vraiment toutes leurs valeurs, mais je leur dois beaucoup, car sans eux, je serai surement morte d’épuisement. Maintenant, ma vie n’est plus que survie, batailles et destruction, mais bizarrement je me sens plus vivante que jamais. Alors, c’est bon ? Tu en sais suffisamment sur moi ? Et si maintenant, tu me parlais un peu de toi…

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