Rencontre [PV Morgan]

2 mois. Cela faisait 2 mois que la vie avait dérapé encore plus brutalement depuis l'arrivée de ces zombies. Heureusement, la petite fête avait permis à tout le clan de penser à autre chose, de se détendre et d'oublier pendant un moment. Surtout les plus jeunes qui avaient enfin pu bien s'amuser. Elle avait vu tout le monde sourire, et s'éclater, et même pour elle, de temps en temps cela faisait du bien.

C'était d'ailleurs pour oublier toutes ses responsabilités, l'avenir du clan, l'avenir des membres aussi, qu'elle avait décidé de partir. Oh pas définitivement, non, juste pour 1 heure ou 2, le temps de réfléchir loin du brouhaha des enfants.
Elle avait besoin de calme et c'est pour ça qu'elle se dirigeait tout naturellement vers le parc. Petite, elle y allait très souvent, avec son frère et sa mère, pour jouer sur les jeux, jouer avec les autres enfants...Ces souvenirs lui semblaient tellement loin. Elle soupira alors qu'elle entrait dans le parc. Qu'était devenu son frère? Ne jamais voir le corps l'empêchait de croire qu'il puisse être mort. Elle était persuadée qu'il était en vie.

Le vent agita soudainement les feuilles des arbres avant de venir lui caresser les joues, puis de faire voler légèrement ses cheveux. C'était tellement agréable ! Ses yeux se fermèrent tout seul, alors qu'un mince sourire étirait ses lèvres. L'espace d'un instant, elle entendait presque le bruit des familles entrant dans le parc, des enfants criants et courant tout autour d'elle, pressés d'aller sur l'aire de jeux. Naturellement, ses pas la menèrent tout droit à cette aire de jeux, et ses yeux se posèrent dessus. C'était toujours la même, elle n'avait ni bougé, ni changé...Bien sur, 1 an s'était écoulé. 1 an sans personne pour l'entretenir ou jouer dessus, c'était dommage.

La jeune femme se tourna pour se diriger vers un banc, auparavant toujours occupé par les mamans qui pouvaient surveiller leurs enfants. Elle s'y installa, appréciant l'instant sans aucun zombie. C'était agréable, juste elle et personne d'autre, pas de mort-vivants ou de vivants tout court.

- Et si je nettoyais et réparais tout ça pour emmener les enfants ici? Ils seraient tellement heureux...

Elle se parlait toute seule, comme souvent quand depuis le début de l'apocalypse. C'était un peu son moyen de garder la tête, de ne pas sombrer. Elle laissa échapper un nouveau soupir, avant de s'allonger sur le banc. Elle posa sa tête sur le banc désormais sale, mais elle ne s'en préoccupait pas. Elle finit par glisser ses mains sous sa tête pour l'appuyer dessus, totalement détendue, alors que son regard se perdait dans le ciel et les quelques nuages le parsemant.

Un mois s'était écoulé après la fête qui ne restera pas dans le cœur de Morgan, elle avait très mal commencé. Marchant tranquillement, il avait fini par se retrouver au parc. Il n'y avait aucun zombie aux alentours, c'était trop calme, il décida d'en profiter et s'assit derrière un banc, dans l'herbe et commença à rêver. Il fut réveillé par une voix de femme qui s'allongea sur le banc contre lequel il était adossé. Il rouvrit à peine les yeux, il n'avait pas envie de se battre, pas aujourd'hui, là il avait besoin de paix et de tranquillité.
"Je vois que je ne suis pas le seul à profiter de la tranquillité des lieux."
Elle dégageait une aura particulière, elle détestait se battre pansa-t-il. Il souri, content qu'il y est encore des personnes "pures" dans ce monde. Lui-même n'était plus pur. Une larme commença à couler, mais il la retint, il ne devait pas montrer sa faiblesse.

Karin était arrivée depuis peu dans ce parc qui semblait loin de tout, loin du temps. Il n'y avait aucun zombie, que le silence, de temps en temps déchiré par le bruit du vent dans les arbres. C'était un lieu et un moment réellement agréable, lui permettant d'oublier un instant ses responsabilités et son clan.

Seulement, alors qu'elle espérait être seule, et qu'elle s'allongeait sur le banc, une voix résonna, brisant le silence. Comment avait-elle fait pour ne pas le voir? Cet homme devait être sacrément bien caché ! D'ailleurs, où était-il?

La jeune femme s'était redressé d'un bond et regardait tout autour d'elle. Un léger bruit l'interpella à sa droite et elle se pencha par-dessus le dossier du banc pour se rendre compte qu'un homme était là, assis contre le mur.

- Ah euh...Bonjour...je ne crois pas qu'on se connait. Et tu ne sembles pas agressif...tu es soit un hyène pacifiste, soit tu n'es pas du tout un hyène...

Cette remarque était autant une question qu'une réflexion faite à haute voix. Elle se demandait qui était cet inconnu, assis tout seul dans un parc. D'ailleurs, il semblait plus âgé qu'elle, mais c'était difficile d'en être bien sur sans voir son visage.
Pour une fois, elle laissa ses armes rangées, n'ayant qu'une envie : un peu de tranquillité. Discuter ne la dérangeait pas, mais si ça pouvait se faire sans violence, c'était tout aussi bien.

- Tu viens souvent ici?

L'air était chaud, le soleil cognait, et la fille lui avait répondu. Il se leva et s'assit sur le banc, les bras croisés sous sa tête.

*Je suis loin d'être comme ces barbares de hyènes*

dit-il en rigolant.

*Mais disons que peu de personne font confiance au seigneur ces temps-ci. C'est dommage, il n'existe peut-être pas, mais il faut avouer que prier donne du courage. Enfin assez parler de moi. Non, je viens rarement ici, mais c'est toujours cool. J'aime la tranquillité, et les infectés ont l'air d'avoir été attiré ailleurs. *

il ricana. Il n'avait pas l'habitude de parler autant et se dévoiler ainsi. Ça ne lui ressemblait pas. Il regarda le sol qui avait été beaucoup trop de fois foulées par ces immondes tas de chair qui devrait croupir sous terre. Cette dernière chose le répugnait, mais il essaya de ne plus y penser en regardant le ciel. Incroyablement bleu aujourd'hui.

Ce moment de tranquillité et de solitude se transformait donc en discussion avec un parfait inconnu. D'ailleurs, celui-ci s'installait maintenant sur le banc, sans doute pour être installé plus confortablement. Karin l'écoutait d'un air tranquille, alors que ses yeux se baladaient sur l'aire de jeux.

- Tant mieux alors, je n'aime pas vraiment croiser leur route...

La jeune femme se disait qu'il était un solitaire qui se reposait tranquillement au parc. C'est vrai que de temps en temps, un peu de repos était nécessaire au risque de devenir fou et au final de mourir. Et puis, ce parc était vraiment beau, c'était reposant. Sauf que l'homme finit par parler de dieu...oh, un croyant. Il ne restait plus qu'à espérer qu'il n'était pas un extrémiste.

- Je ne vois aucun intérêt à prier...je trouve mon courage dans ce genre d'endroits, mais aussi dans les sourires et les rires des enfants que mon groupe protège !

Son visage s'illumina quand elle se mit à parler des enfants. Elle les adore vraiment, et c'était un véritable bonheur de pouvoir s'en occuper.

Morgan souri, bien au moins c'est clair c'était une sauveuse. Il se mordit la lèvre, il n'était pas trop fan des fils de Jean. Bon mieux valait esquiver la conversation. Puis il se raidit lorsqu'elle parlait des enfants *Oui c'est important de protégè la future génération, de leur apprendre à se battre pour survivre, mais aussi leurs donnés le plus d'amour possible. Les valeurs c'est important..... Si on veut un jour arrêté cette épidémie et repeupler la terre.*
Il souri a cette dernière phrase, l'espoir, il en fallait pour vivre ainsi. Lui qui avait tué sa propre famille était résolus à chasser le mal de cette planète. Et quand il en aura terminer. Seulement il sera en paix.... Et pourra en finir.

La discussion avait finit par se diriger sur le but des sauveurs, et leur rôle auprès des enfants, qu'importe leur âge. Visiblement, l'homme semblait être d'accord sur tout ça.

- Exactement ! Ces enfants sont notre futur, et j'espère qu'ils le rendront meilleur...mais je sais qu'une partie y arrivera, les autres feront de leur mieux.

Oui, de l'espoir elle en avait. Elle était pleine d'espoir pour le futur, pour son clan, les enfants protégés par son clan et encore, l'avenir de ces enfants.

- Mais et toi? Tu te balades dans cette ville sans but précis?

Elle ne le jugeait pas, elle voulait juste apprendre à le connaitre. Et puis, il y avait beaucoup de monde qui se baladait sans réel but dans cette ville.

Morgan eu un rictus, si elle savais d’où il venait il fuirait sans doute en courant. Il se mit de côté en admirant la magnifique silhouette de la jeune femme.
*Je suis un fils de Jean, mais je ne comprend pas pourquoi la plupart des personnes nous crains au point de ne même pas nous adresser la paroles ou de nous dédaigné. Tu me dira être crains nous assure une certaine tranquillité.*
Il continua de la regardé, oui elle était vraiment belle.

Karin n'eut en apparence, aucune réaction en apprenant qu'il était un fils de Jean. D'ordinaire, elle se serait plutôt enfuie en courant pour être sure de n'avoir aucun problème. On ne sait jamais avec eux...ils sont différents des hyènes mais il fallait quand même s'en méfier.
En l’entendant, elle lui jeta un coup d’œil, était-il sérieux quand il disait qu'il ne comprenait pas pourquoi les autres craignait ce groupe?

- Eh bien...en général, rencontrer un fils de Jean n'est pas de tout repos...Certains sont agressifs, d'autres se contentent de rabâcher qu'il faut croire en dieu...alors qu'actuellement, ce n'est pas dieu qui nous sauve la vie.

Et encore, elle n'en avait pas beaucoup rencontré. C'était surtout leur réputation qui faisait pas mal fuir finalement.

- Mais en tout cas, c'est sur que la réputation de ton groupe doit être un vrai avantage ! Personne ne viendrait vous embêter comme ça...il n'y a que le zombies comme menace...

C'est vrai que les sauveurs étaient certainement les plus agressés par les autres vivants. Ils étaient constamment sur la défense. Elle sourit et tourna la tête vers lui pour pouvoir le voir...peu évident puisqu'il s'était placé du côté de son œil sous bandage.

Morgan rigola en entendant comme elle voyait son groupe.

-Certain d'entre nous sont comme ça, certes. Mais la plupart veulent simplement vivre en paix et en harmonie avec le reste des survivants. Dieu est juste là pour nous donner la force d'avancer, moi même je ne crois qu'en son pouvoir de nous donner du courage. Il n'est pas capable de miracle, mais si tu crois en lui, tu peut mettre tes malheurs sur son dos. Rejeté la faute sur lui. Sa aide a avance.

Il eu un rire gène, et détourna le regard.

-Mais ne le dit pas à d'autre fils de jean très croyant, la plupart croient aux miracles, il faut les laisser espérer, plutôt que de les brisés.

Il dit ces mots et aperçus la silhouette d'un infecté à une centaine de mètre d'eux, à l'entrée du parc.

Voila que l'inconnu riait, apparemment, ça le faisait bien rire d'apprendre ce que les autres pensaient des fils de Jean. Karin le regarda, longuement, le détaillant par la même occasion de son unique œil.

- Pour vivre en harmonie avec les autres, ce serait plus simple de ne pas essayer de nous imposer votre croyance...Parce que c'est quelque chose qui nous bloque. Pour ma part, je n'étais déjà pas croyante avant, alors pourquoi je le saurais maintenant? Et je ne vois pas comment rejeté la faute sur quelque chose qui n'existe pas permet d'avancer...

Oui, elle avait bien dit quelque chose et de toute façon, pour elle, un dieu ça n'existait pas. Et elle n'avait pas pensé à y réfléchir de nouveau après l'arrivée des zombies. Après tout, elle avait eu bien d'autres occupations depuis le début.
Elle sourit quand il lui demande de ne rien dire.

- Oh peut-être que je devrais juste pour t'embêter alors?

Elle le taquinait, ce n'était pas méchant, mais ça permettait de détendre l'atmosphère. En le voyant regarder l'entrée du parc, accompagné de léger grognement, elle soupira et se retourna. Oh qu'un seul? Autant s'en débarrasser avant qu'il n'en appelle d'autre.

- Je reviens !

La jeune femme se leva, hache en main et se dirigea droit vers l'infecté. Certes, elle n'était pas habillée pour une lutte, mais il n'y en avait qu'un, ce serait rapide. Une fois à un mètre de lui, elle leva sa hache, le laissa approcha et l'enfonça dans le crâne de cette chose qui était désormais morte pour de bon. Elle poussa le cadavre hors du parc, avant de revenir vers l'homme, tout en nettoyant sa hache. Elle s'assit de nouveau.

- Et voila, on en est débarrassé !

Cette fois, elle s'avachit sur le banc, s'installant confortablement, les bras sur le dossier.