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Donatella Usaï


Donatella Usaï

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MessageSujet: Repérage {PV}   Repérage {PV} Icon_minitimeVen 11 Déc - 20:03

« Vous comptez explorer quelle zone ? »

Penchée par-dessus son épaule, Camille était occupée à regarder la carte que Donatella avait déployée devant elle. Il s’agissait bien évidemment d’une carte de Paris sur laquelle de nombreuses annotations avaient été faites. La jeune enfant savait pertinemment ce qui se tramait et dans quelle situation se trouvaient les Sauveurs. Pourtant il était surprenant de voir à quel point elle conservait son calme, et son regard critique sur les évènements. Dès lors, Donatella n’hésitait pas à lui parler en toute franchise des prochaines actions que mènerait le groupe.

« On a déjà exploré les alentours immédiats de la piscine, mais on n’a rien trouvé de convenable. Il y a quelques lycées plus au nord, on va aller voir ce qu’il en est. »

Aujourd’hui la météo promettait d’être clémente, un ciel dégagé sans le moindre nuage et des températures qui avoisinaient ce matin les douze degrés promettaient de doubler dans le courant de la journée. Oui, si le temps se révélait identique à hier, ce jour-là se devait être l’un des plus propices à du repérage.

« Y a qui, qui va avec toi ? »


Donatella replia sa carte et la rangea dans une poche intérieure de sa veste, avant de zieuter autour d’elle et de regarder ensuite dans les yeux la petite Camille. Quand elle faisait cela, la fillette savait qu’elle devrait garder pour elle ce que Donatella s’apprêtait à lui dire. Dès lors, la petite se rapprocha et tendit l’oreille pour écouter la petite confidence de son ainée.

« J’y vais avec Steve et Amélie, mais il y aura aussi John dans la partie. Ce dernier a absolument voulu se joindre à l’expédition mais je crains qu’il ne fasse tout capoté. Il n’est pas méchant, mais c’est clairement pas une lumière. »

Oui, John se surestimait bien trop, et à ce rythme il n’allait pas tarder à venir un jour où il commettra l’impair qui lui coûtera la vie. Donatella en était malheureusement persuadée, et ce qu’elle craignait le plus, c’était que sa bêtise les condamne eux-aussi. Mais la situation étant ce qu’elle était, notre camarade ne pouvait pas se permettre d’être difficile. C’était déjà bien que tous les membres du groupe étaient des volontaires et que personne ne s’était vu forcé d’accepter cette tâche dangereuse. Quoi qu’il en soit, Donatella se devait désormais de presser ses préparatifs car dans une demi-heure ils seraient partis.

***

Ils étaient donc quatre à s’être mis en route, Donatella, une jeune femme de vingt-deux ans, infirmière de profession et boxeuse de passion ; Steve, un garçon de dix-neuf ans, apprenti soudeur et rugby man ; Amélie, une demoiselle du même âge, étudiante en psychologie ; et John, un gars de vingt et un ans, sans emploi. Un groupe assez hétérogène à l’intérieur duquel on pouvait ressentir une certaine tension. En effet la confiance ne semblait pas régner entre John et ses compagnons, en effet ce dernier ne semblait pas mesurer tout le sérieux de leur situation et donnait l’impression de prendre cela pour un jeu de survie en temps réel. Donatella le soupçonnait de s’être porté volontaire uniquement pour avoir une excuse pour quitter le refuge.

« On a de la chance qu’il fasse beau aujourd’hui, cela nous permettra de les repérer plus facilement. »


Donatella acquiesça à la remarque d’Amélie, tous étaient entrain de marcher au beau milieu d’une route dévastée, et scrutait attentivement les décombres des alentours à la recherche du moindre signe suspect. Ils s’étaient tous mis d’accord pour éviter au maximum toute confrontation avec ces créatures morbides, dès lors le moindre bruit suspect les faisait automatiquement s’arrêter afin de s’assurer de la sureté du chemin emprunté. De ce fait leur progression était lente, et au bout d’une heure c’était tout juste s’ils avaient parcouru un kilomètre. Toutefois ils avaient déjà atteint les limites qu’ils avaient déjà explorées, désormais c’était en terres inconnues qu’ils s’avançaient. Bien qu’ils avaient tous connu Paris avant la pandémie et le bombardement, la ville leur était devenue méconnaissable et il leur fallait donc redoubler de prudence.

« Il devrait y avoir une école primaire pas loin, celle où j’étais quand j’étais petite. »


Bien leur première destination était décidée, et c’était avec une certaine appréhension qu’ils s’étaient mis en route, tout en vaillant à rester constamment dans les espaces les plus dégagés afin de repérer le plus rapidement possible le moindre infecté. Pour le moment, ils n’en avaient pas encore croisé un seul, à croire que quelque chose d’autre avait dû les attirer loin de la zone. Mais bon, le fait de ne pas en croiser un seul était pour Donatella tout aussi angoissant que le fait de se retrouver nez à nez avec l’un d’entre eux.

***

L’école était désormais en visuel mais pour l’atteindre, il leur fallait slalomer entre les carcasses de voitures et les débris de maison. Les passages qui subsistait étaient étroits et ne permettaient le passage que d’une seule personne à la fois. Et alors qu’ils progressaient lentement, Donatella remarqua des traces de corrosion sur les épaves de voiture, c’était comme si ces dernières avaient été aspergée d’acide. Et alors qu’elle se demandait si leur état n’était tout simplement une conséquence du bombardement, Donatella se remit à regarder Amélie droit devant elle, ce fut alors que tout se passa très vite.

« AAAAH !!! »


Un infecté se trouvait juste derrière une camionnette à moitié enseveli, ce dernier avait sans aucun doute erré seul jusque là et dès qu’Amélie était entrain dans son champ de vision, il s’était précipité vers elle et lui avait craché au visage un jet qui à en juger par ses hurlements et l’horrible spectacle, se révélait être un jet d’acide. C’était la première fois que Donatella voyait un infecté capable de ce genre d’agression, et face à cette dernière son réflexe ne fut pas d’aller porter secours à sa camarade mais de se planquer de l’autre côté de la camionnette. Un réflexe de survie, imité par ses compagnons, qui la fit toutefois se détester. Elle laissait pour ainsi dire Amélie mourir dans d’atroces souffrances, mais se savait pertinemment bien incapable de la sauver.

« Il faut aller l’aider ! »
« Non, c’est trop tard pour elle, il faut rebrousser chemin avant qu’il nous trouve nous aussi. »


Oui, la fuite était la meilleure option qui leur restait selon Donatella. Notre camarade avait déjà pu par le passer exterminer deux infectés, mais ces derniers ne crachaient pas un pareil venin corrosif. De ce fait, face à un tel adversaire, elle ne voyait pas comment s’en tirer, surtout que son cœur qui battait à tout rompre dans sa poitrine ne l’aidait pas à se concentrer. Ce fut alors que John se mit à escalader les gravats jouxtant la camionnette. Sur cette dernière, il ramassa une grosse pierre qu’il souleva avec peine. Armé de celle-ci il s’avança vers l’autre bord du véhicule, et put voir l’infecté continuait à asperger Amélie de bile corrosive, mais déjà leur camarade les avait quitté et c’était sur un cadavre que la créature s’acharnait.

« Crève saleté ! »


Sans prendre réellement le temps de bien visé, John jeta son énorme pierre sur cette monstruosité. Cette dernière n’eut même pas le temps de relever la tête qu’elle se fit écraser cette dernière. La créature s’effondra à côté de sa victime et répandit son liquide mortel en une flaque tout autour d’elle. Donatella n’avait jamais eu une haute estime de John, mais sur ce coup elle reconnaissait s’être trompée sur son compte. Grâce à lui, ils avaient à présent un sursis, le tout était de savoir à présent ce qu’ils allaient décider de faire. L’école était juste à côté, mais il venait de tomber à l’instant sur un spécimen d’infecté inconnu et extrêmement dangereux. Et la crainte immédiate de Donatella fut qu’il puisse en avoir d’autres du même gabarit dans les parages. Fallait-il privilégier la sureté au risque de rentrer bredouille avec une perte dans leur rang, ou fallait-il poursuivre leur exploration et faire en sorte que la mort d’Amélie serve au moins à quelque chose ?

« Je vois deux types là-bas, mais ils m’ont pas l’air contaminé. »

Face à l’annonce de John, Donatella décida de le rejoindre au dessus de la camionnette, alors que Steve, lui, s’approchait du corps du monstre et d’Amélie. Un profond dégout était perceptible sur son visage, mais Donatella n’avait pas le temps de s’en soucier. Notre amie voulait avant toute chose savoir si les deux individus repérés par John étaient des leurs ou de ces abominations. Tirant son sac de ses épaules, elle en sortit une paire de vieilles jumelles, ces dernières avaient facilement plus de quarante ans, mais pouvaient être encore utilisées. Donatella les avait trouvé lors de la fouille d’une maison, et depuis elle les avait précieusement conservées.

« Ce ne sont pas des infectés… Un homme et une femme… Et ils viennent de nous repérer. »


Donatella venait de les voir regarder dans leur direction, et alors qu’elle échangeait un regard avec ses compagnons, elle se demandait si ces inconnus allaient les rejoindre ou s’ils allaient poursuivre leur route en les ignorant. Rencontrer d’autres survivants n’étaient pas toujours une bonne chose, certains individus prenaient en effet un malin plaisir à profiter de la détresse des autres et à les enfoncer d’avantage. Les Hyènes étaient un parfait exemple de ce genre de comportement.

« Tu crois qu’ils vont se ramener ? »
« Aucune idée… »

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MessageSujet: Re: Repérage {PV}   Repérage {PV} Icon_minitimeSam 12 Déc - 4:23

hrp:

Le voyage du couple nord-américain pouvait être considéré comme une épopée. Encore il y avait peu de temps, ils fuyaient les galeries du métro parisien d'une horde de morts-vivants et maintenant, ils étaient complètement perdus à la surface. Avec bonne raison, ce n'est pas deux ou trois voitures explosés qui allaient faire perdre le nord au duo de l'année. La fuite était parfois la solution logique face à une situation houleuse, surtout quand la différence entre la vie et la mort est mesurée par le nombre de pas qui te sépare d'un mangeur de chair. Mais bon, je diverge de l'histoire du comment et pourquoi les amoureux, qui étaient au début de la journée dans le 12ème arrondissement en direction de la Place de la Nation était maintenant égaré dans les rues de l'ancien quartier ouvrier.

Voyez-vous, des zombies, c'est con et c'est lent. Dans le débat mort-vivants habiles et rapides vs. mort-vivants lent et gauche, c'était le dernier qui était vrai. Shaun of the Dead pouvait très bien être renommé "Survivre l'apocalypse: faire et ne pas faire", le script du film étant majoritairement des "ne pas faire". Déçue, Melo aurait aimé que ce soit comme le film "Warm Bodies", qui sain d'esprit n'aurait pas voulu avoir Nicholas Hoult comme petit copain mort-vivant? Pas la Canadienne en tout cas. D'ailleurs, elle était déçue, son Américain n'avait jamais entendu parler de ce film. Bordel, comment en 2022, quelqu'un ne puisse connaître de classique ce la comédie d'horreur! Je diverge encore.

La fuite, c'était du passé. À peine avoir quitté l'antre de Paris et fait les courses au pire rond-point de l'Europe, selon l'avis de Melany, ils décidèrent de revenir à pied à planque. Bonne idée à première vue, avec ce que le couple avait vécu entre les stations de métro. C'est avec le poids d'une horrible nouvelle sur les épaules, suite à la visite chez le pharmacien local, qu'ils mirent route en direction de leur sous-sol. Sur leur chemin, deux hôpitaux. Dois-je avoir le besoin de vous expliquer qu'il y a de manière permanente une convention de zombie dans et entre ces deux lieux? Première convention que la jeune Canadienne ne souhaitait pas visiter, si on ne comptait pas ce foutu Comic Con de Montréal. Tout le monde sait que ces foutus Québécois ne savent pas comment organiser de convention, en fait les francophones ne savent rien faire de bien. Ce qui expliquerait pourquoi il y avait autant de rond-point à Paris, ne peuvent-ils pas utiliser des panneaux d'arrêt et des lumières de circulation comme n'importe quelle autre nation qui se respectait? Au moins, son copain partageait aussi cette opinion. Même s'il y avait autant de rond-point à Londres, Melany blâmait l'influence latine de la ville.

En passant entre ces deux hôpitaux, ils eurent l'occasion de trouver un cadavre assez intéressant. Au milieu de la rue, deux infectés s'amusaient à décorer la flore parisienne des entrailles d'un jeune homme. S'ils auraient été plus intelligents que leur victime, ils auraient sûrement joué à la corde à danser avec les intestins, puisque pour une raison inconnu, ils étaient tous sorti de leur emplacement originel mais, les mort-vivants n'en avaient pas pris une bouchée.

- He must be so full of sh…

La Canadienne n'eut pas terminé son jeu de mort ironique qu'elle fut victime de la malédiction qui planait maintenant autour d'elle. Ce qui alerta les créatures, malgré le festin qui gisait devant elles, rien ne pouvait les rassasier.

- What the hell, I don't even have anything to puke anymore and still! Fuck!

Pas le temps de se plaindre, il fallait sortir les armes et commencer à tabasser les infectés. Boulot facile, ils avaient déjà vécu plus difficiles avant même l'heure du déjeuner. Les coups de batte de baseball et de crosse de hockey finirent rapidement par achever les monstres. Cela créa un petit vacarme, mais rien de plus, cela brisait le son monotone du vent qui passait au travers des ruines de Paris. Il était maintenant temps d'examiner le cadavre. Les vêtements étaient ruinés, ces sauvages de zombies ne savaient pas comment déshabiller un homme correctement et ce n'était pas Melany qui voulait leur apprendre. Rien d'intéressant n'était sur le corps lui-même, à part peut-être des lunettes d'aviateurs que Melo offrit à son copain. Ce qui était intéressant, c'était la valise métallique qui se trouvait à quelques mètres du buffet sur pattes. Vous savez, le genre de valise métallique que les mafieux transportent pour cacher leur Sig Sauer avec silencieux avant d'éliminer leur rivaux… ou tout simplement le nerd local pour transporter sa collection de cartes Yu-Gi-Oh ou chez les plus nantis, des figurines Warhammer un peu trop peintes.

Heureusement, elle n'avait pas été fermée à clé et l'ouvrir dévoila une collection, non de carte Yu-Gi-Oh mais, de narcotiques. Et une sacrée collection! La Canadienne put identifier plusieurs de ces bijoux chimiques. Mescaline, une salière et poivrière de cocaïne, des pilules des toutes les couleurs et formes, dont de l'ecstasy, de l'adderall et du speed. Sans oublier des capsules d'amyle, des champignons magiques de toutes sortes et du cannabis Blue Buddha. Du bon stock.

- Shit, we could be high for days with that!

Prendre la drogue n'était pas le genre de Theo, la Melany le savait mais, avec tout le poids qu'ils devaient transporter dans les prochains jours et avec l'aventure qu'ils avaient vécus avec un autre mec, les deux pouvaient bien s'amuser un peu. De toute manière, le parasite ne pouvait pas être trop affecté par ça, non? Pas le temps, le bourdonnement peu subtil d'une horde qui avançait se faisait déjà entendre derrière eux et il était déjà trop tard, les créatures affamés les avaient déjà remarqués. Pas le temps de prendre une petite dose, il fallait courir, cette fois-ci, ils n'avaient pas l'avantage. Fermant brusquement la valise, Melany se mit à courir aussi vite qu'elle ne le pouvait, zigzagant entre les buildings pour perdre les mort-vivants qui les traquaient. Chose assez simple en fait, si à chacun des foutus coins de rue, il n'y avait pas deux ou trois zombies de plus qui se rajoutait à la horde. Qui avait eu l'idée de s'installer dans ce coin? Oh ouais… le duo…

Décidant de rentrer dans un bâtiment, le couple barricada l'entrée et monta sur le toit du dit bâtiment, ce n'était pas un peu de cardio dans les escaliers qui allait les tuer. Ils ont déjà fait pires comme exercice cardio-vasculaire. Au plancher des vaches, les mort-vivants les avaient perdu et était à leur recherche. Le duo décida d'attendre que tout se calme avant de reprendre chemin et pour ce qui était de passer le temps, ils avaient tout ce qu'il faut dans une simple valise. Ils étaient encore dans le 12 ème arrondissement et leur planque n'était pas si loin, après tout.

Sous le cadavre de l'homme, cependant, avait été oublié un Sig Sauer.

**Quelques heures plus tard**

Titubants au travers des rues du 13 ème arrondissement, le couple ignorait encore comment ils avaient fait pour traverser la seine sans se mouiller, les ponts n'étaient pas leur meilleur état après les bombardements. Cela devait faire un bon moment qu'ils s'amusaient à faire du tourisme dans le quartier, s'intéressant même à une brique pendant une quinzaine de minute à un certain moment. La valise était toujours avec eux, cependant les ressources qu'ils avaient emmagasinées de la Place de la Nations étaient AWOL. Melany et Theo avait clairement le sens des priorités.

Le monde était beau, très beau. Une certaine euphorie avait envahi le corps de Melany. Elle se sentait en forme, positive et confidente. La ville avait beau être en ruine, elle était si colorée! Et ce soleil, elle avait essayé à plusieurs reprises de se nourrir des rayons. Le simple fait de passer sa main devant elle, les couleurs du spectre lumineux s'excitait et la cajolais, la berçant. Tout ce qui manquait à la sauce était la douce mélodie de l'album Dark Side of the Moon qui saupoudrer de sucre la béatitude de la jeune femme. Lorsque Theo lui parlait, elle avait l'impression que celui-ci lui parlait toutes les langues existantes en même temps et peu importe, elle le comprenait, hochant la tête.

Riant et ayant leur temps de leur vie, les deux compagnons étaient chanceux de ne pas avoir croisé chemin avec des infectés, ils n'étaient pas dans l'état de se défendre. Cependant, les vrais malchanceux étaient un petit groupe d'être humain qui se trouvaient devant eux mais, aux yeux de Melany, le combat horrible qui se passait à une centaine de mètre était simplement de la franche camaraderie. Une forme humanoïde crachait sur une jeune femme son amitié sous forme d'arc-en-ciel. Elle se mit à rire, Melany aurait aimé participer à cette petite fête mais, s'incruster aurait été impoli. Elle se contenta donc de fermer un œil, placé son index et son pouce devant l'œil encore ouvert et les referma, ayant l'impression d'écraser les autres personnes qui regardaient la scène derrière une camionnette.

- Theo… they are like Haribo candies! Look!

Elle plaça ses doigts devant le visage de l'Américain et s'amusa à les refermer et les ouvrir. Pendant ce petit moment, une des personnes grimpa sur la camionnette et lança une boule d'amour sur la forme humanoïde qui s'effondra. Choquée, Melany commença à avancer en direction du groupe, faisant de grands gestes, brandissant la valise de droite à gauche.

- Stop! STOP! They are doing an overdose of love and joy! THEO! WE NEED TO CALL A SUBMARINE! THEY NEED PIZZA!

Dit-elle en prenant un rocher et en tentant de composer le numéro des urgences. Les premières impressions n'ont jamais été un point fort de la Nord-Américaine. Il y avait place à l'amélioration.
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MessageSujet: Re: Repérage {PV}   Repérage {PV} Icon_minitimeDim 13 Déc - 4:58

Décidément, cette journée allait être retenue comme étant bien pourrie. La petite virée du groupe à Bel-Air et Picpus avait pris un tournant on ne peut plus désagréable. D’abord Raclaw qui avait débarqué de nulle part à leur mettre un fusil sous le nez, puis la horde qui avait débarqué à Picpus et la défense de la barricade à Nation… Et le pire dans tout ça était qu’excepté quelques pauvres bouteilles d’Evian et sucreries, le groupe n’avait rien trouvé d’intéressant. L’idée de piquer la pétoire de Raclaw leur avait traversé l’esprit (du moins, à Theodore) avant de se raviser. Où trouver des munitions pour ça avec les lois sur les armes à feu en France ? S’ils avaient été à New York, Los Angeles ou n’importe quelle ville US, Melany et lui auraient assez d’armes à feu et de munitions pour envahir n’importe quel pays d’Europe. Foutus gauchistes.
L’idée de pousser l’exploration de Paris avait aussi tourné court une fois arrivés à Nation. Presque tous les quartiers autour d’eux, excepté Picpus, baignaient dans un inquiétant brouillard de couleur indéfinissable et puant. Difficile de savoir ce que Melany en pensait, mais Theodore avait joué à assez de jeux vidéo pour savoir qu’une zone qui baigne dans le smog zombie, ce n’était pas le bon endroit pour faire une virée. Du moins, pas sans au moins une tenue anti-émeutes et un fusil d’assaut avec une tonne de munitions. Bref, c’était une journée pleine d’évènements, mais sans vrai gain.

Enfin, pas tout à fait. Nos héros tombèrent sur un cadavre en train de servir de buffet à volonté à deux infectés, ce qui arracha un commentaire à Melany (ainsi qu’une bonne envie de vomir, comme c’était le cas depuis maintenant quelques temps sans vrai raison). Le temps que la blondinette crache littéralement sa bile sur le trottoir et il était temps de démonter quelques dents d’infectés. Et quelques côtes. Et quelques boîtes crâniennes…
Le ménage fait, nos héros purent profiter du précieux butin laissé par l’open bar infecté : une mallette en acier faisant très cliché de film de mafieux. Soit il y aurait un flingue caché là-dedans, soit des liasses de billets, soit… Assez de drogues pour donner une érection au dealer moyen. Bon, ce n’était pas comme si la police allait leur tomber sur le dos pour avoir trouvé cette cargaison… Quoique à y réfléchir, il y avait l’air d’avoir quelques policiers infectés dans la horde qui se pointait. Il faut croire que le boucan de la baston ou de Melany crachant ses boyaux avait eu plus de portée qu’il n’y paraissait.



- Great, here comes the fun police.


Courir pour échapper aux hordes était désormais un réflexe maîtrisé par les deux jeunes, comme « barricader toutes les portes si on restait dans une pièce un bon moment » ou « baiser avec une arme à portée de mains en cas d’infecté voulant faire une partie à 3 ». Theodore eut peur pendant un instant que la condition de Melany (et son refus catégorique de laisser traîner la valise d’Heisenberg) ne les ralentisse, mais il n’en fut rien au final. Avisant un hall d’immeuble, dont la porte fut vite bloquée à l’aide du merdier ambiant dans les rues et ledit immeuble. Fatigués par toutes ces péripéties, Melany et Theodore grimpèrent sur le toit… Et se mirent, sur la suggestion de Mademoiselle, à descendre le contenu de la valise. Après tout, ils pouvaient un peu souffler, non ?

Non.



- Where’s the volume on that thing ?


Le son ambiant du monde était trop fort et impossible de régler le son, peu importe à quel point Theodore manipulait le bouton. Un genou dans les burnes lui fit réaliser que d’une part, un bouton de son ne se règle pas en tapant dessus comme un djembé. Et d’autre part que les seins de Melany n’étaient pas le bouton pour régler le son. Pourtant, elle couinait plus ou moins fort quand il essayait.
Redescendre du toit ne fut pas une mince affaire dans leur état, mais ils y parvinrent quand même, non sans avoir pensé que les ombres dans l’escalier étaient des scouts qui voulaient les emmener en Algérie pour regarder des films d’Alain Delon et que la barricade improvisée devant la porte était faite de pâte à pizza, illusion vite brisée quand Theodore mordit à pleines dents une chaise pliante. Il en déduit que la pâte était rassie.

Déambulant dans les rues comme les deux camés qu’ils étaient, Melany et Theodore réussirent à se traîner jusqu’aux environs de l’Université Diderot. Comment avaient-ils fait pour emprunter le pont de Bercy sans tomber à l’eau en pensant que la Seine était faite de soda ou de billets, nul ne le saura…
Les deux s’étaient même permis un petit détour par le Palais Omnisports l’AccorHotels Arena pour aller voir le dernier spectacle de Tchoupi, avant de se souvenir qu’ils n’avaient pas de saucisson ou de vin rouge pour payer l’entrée et surtout que Tchoupi était quand même vachement craignos. C’est un foutu pingouin qui récite l’alphabet ! Pour faire plus chiant, il fallait regarder l’herbe pousser ou lire un livre de Tom Clancy ! Plus c’était en français et Melany allait pas comprendre et encore gueuler comme une foutue bonne femme qu’elle était. Enfin, là c’était difficile, car Theodore stoppait toutes les 3 minutes pour lui rouler des pelles et lui susurrer des mots doux auxquels elle ne pouvait répondre qu’en hochant la tête bêtement. Ca comprend vraiment jamais rien, les blondes. JA-MAIS.



- When we’ll go home, we’ll have a big cake party with a cake-flavored cake made of cakes. And you’ll give birth to a lot of cakes. And we will open a cake shop and sell our cake children and buy a cake spaceship to go to Pluto and steal their cakes. And rename it Cake Planet.


Les deux boulets allaient pouvoir pourrir la vie d’encore plus de monde, car un groupe de… Trucs… Au loin attira le peu d’attention qu’ils avaient entre deux langoureux baisers parfum beuh et mescaline. Difficile de dire ce que les trucs faisaient jusqu’à ce que l’un d’entre eux envoie un aigle à tête blanche à la tête d’un immigrant illégal mexicain, dont la tête explosa en faisant le thème de la Major League Baseball. Seule UNE personne au monde pouvait être si américaine ! Mais oui, aucun doute, c’était lui ! Le meilleur président américain de tous les temps ! Donald Motherfu**ing Trump en personne ! Après avoir rendu sa grandeur à l’Amérique, il venait sauver l’Europe ! Mais cornegidouille, un autre vil latino venu voler les jobs des honnêtes patriotes croyants américains (comprendre : un infecté) approchait du président dans son dos ! Et les agents du Secret Service qui l’accompagnaient étaient plus préoccupés par Melany (pervers !) qui tentait d’appeler le 911 qu’autre chose ! Il ne restait qu’une seule personne capable de sauver ce grand homme politique…
Avec une grâce et une vitesse qu’on ne soupçonnerait jamais chez quelqu’un ayant plus de drogues dans son organisme qu’Iggy Pop dans ses mauvais jours, Theodore courut autant en ligne droite que faire se peut vers l’infecté, ignorant totalement les gardes du corps du président, attrapant l’infecté au vol. Mais cela ne suffisait pas : il fallait montrer au monde qu’on ne tentait pas de tuer le président sans être impuni. Soulevant l’infecté en fireman carry, Theodore attrapa sa jambe avant de l’exploser sur le rebord d’un trottoir dans un magnifique Attitude Adjustment. Tout en hurlant.



- AND HIS NAME IS JOHN CENAAAAAA !!!!!


Chantant le thème de John Cena à la bouche en se relevant (bien qu’on puisse l’entendre partout autour de lui), Theodore tituba jusqu’au président avant de lisser un peu sa veste (étalant au passage les fluides corporels de l’infecté un peu partout sur lui…) et de prendre la parole. Allait-il juger Theodore digne de lui adresser la parole ou allait-il le faire Fedexer à Guantanamo pour avoir osé s’adresser au président sans autorisation préalable ? YOLO, comme dirait l’autre.


- Mister President it is an honor to speak to you as a Republican I’m honored to face the great man that leads the greatest nation in the world and I am pleased to see you came to save the idiot socialist Europe from itself but could you tell your bodyguards to stop looking at my girlfriend tits because they are mine and I like touching them but she hits me when I do it and I talked too much so I am out of breath and I am collapsing now argh I am dead.


Sitôt dit sitôt fait. Theodore tomba comme une masse aux pieds du pauvre gars qui n’était sûrement pas Donald Trump, tout en laissant échapper un généreux filet de bave sur les godasses du gars. Et s’il avait encore un doute sur quel genre de zozo il était tombé…


- Mister President, your shoes taste like sour apple and Kanye West. I like Kanye West. He is a good nigga. Like Michael Jordan or Louis in Left 4 Dead.
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Donatella Usaï


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MessageSujet: Re: Repérage {PV}   Repérage {PV} Icon_minitimeDim 13 Déc - 10:19

« Tu crois qu’ils vont se ramener ? »
« Aucune idée. »


Comme pour contredire l’incertitude que Donatella venait d’exprimer, la demoiselle de ce couple inconnu bifurqua dans leur direction en agitant ses bras à outrance et en gueulant comme une idiote. Face à une telle réaction, Donatella eut des sueurs froides, est-ce que cette imbécile voulait rameuter tous les infectés du coin sur eux ? Steve demeurait aussi interdit qu’elle, toujours pas remis de la mort d’Amélie, il semblait avoir bugué face à cette situation incongrue. Seul John fut le plus à même d’avoir la réaction qui s’imposait.

« Mais elle est complètement pétée celle-là ! Et je pige rien à ce qu’elle dit. »


Donatella acquiesça bien que l’incompréhension de son camarade devait tenir plus du fait que la donzelle ne déblatérait pas un seul mot de français. Mais même en étant polyglotte comme notre amie, il n’était pas dit que tout le monde aurait pu comprendre ce que l’autre cinglée leur voulait. Donatella elle-même n’était pas sûre d’avoir bien compris les mots qu’elle avait entendus. Une overdose d’amour et de joie ? Mais qu’est-ce qu’elle avait fumé pour voir de l’amour et de la joie dans ce monde pourri ? Une de leur camarade venait de mourir dans la peur et la souffrance, Donatella n’était absolument pas d’humeur festive. Et sur le coup, elle lui aurait bien collé une droite à celle-là histoire de lui remettre les idées en place.

« Oh putain ! Je rêve où elle essaye vraiment de téléphoner avec un caillou ? »

Ok… Plus aucuns doutes n’étaient permis, cette fille avait dû consommer pas mal de saloperies pour oublier et se déconnecter du merdier dans lequel ils se trouvaient tous. Un choix on ne peut plus suicidaire, et Donatella craignait à présent que l’autre gugusse à ses côtés soit dans le même état que sa camarade. D’ailleurs ce dernier était à présent entrain de se ramener à son tour, Donatella n’était pas chaude d’aller à leur rencontre, toutefois John, plus tête brûlée qu’elle, sauta de la camionnette et commença à se diriger vers eux. Soit, ce n’était pas en restant campée sur ses positions que les choses allaient évoluer, Donatella s’apprêtait donc à le rejoindre, mais au moment où elle allait sauter à son tour de la camionnette, elle vit un infecté surgir d’entre les décombres juste derrière John.

« Putain ! John derrière toi ! »

Mais le temps qu’elle l’alerte et que ce dernier se retourne, le copain de l’autre allumée s’était déjà rué sur le bestiau. Et en l’espace de quelques secondes, il le neutralisa à mains nues tout en chantant et en criant encore plus fort que son autre cinglée de compagne. Mais ils ne savaient pas la boucler une seconde. Quoi qu’il en soit grâce à lui John avait évité le pire, mais à présent ce dernier devait se farcir les hallucinations de ce fou. John ne devait rien comprendre à tout son charabia, mais Donatella, elle, mesurait tout le degré de sa folie. Donatella aurait bien été lui foutre une droite histoire de le calmer et lui remettre les idées en place, mais elle n’en eut pas besoin car il venait visiblement d’atteindre ses limites. Ce dernier venait de tomber comme une masse devant John qui le regardait tout penaud continuer encore de lui parler et de délirer.

« Hm… Qu’est-ce qu’on fait Dona ? »

Notre amie s’était à présent rapprochée des deux hommes, et tout en gardant un œil sur l’autre demoiselle et les alentours, une seule option s’imposait dans son esprit. Il leur fallait impérativement quitter la zone car avec tout le tapage que ces imbéciles avaient fait, cela allait grouiller d’infectés d’ici peu. Donatella se retourna alors vers Steve qui était resté jusque là en retrait.

« Steve, prends le sac d’Amélie et ramène-toi ! »


Le ton avait été sec et autoritaire, Donatella n’attendait rien d’autre de lui qu’il s’exécute, dans la présente situation, elle n’avait que faire de ses états d’âme. Si fouiller et dépouiller le cadavre d’une amie pouvait augmenter leur chance de survie, il ne fallait pas hésiter une seule seconde. Et puis avec ces deux zigotos, elle avait déjà bien assez à gérer. Rester dans cette rue équivalait à les condamner tous, car pour le moment les infectés arrivaient au compte goutte, mais il ne leur faudrait que quelques minutes pour se retrouver complètement encerclés.

« On va aller se barricader dans le lycée. Steve, John, ramassez-moi ce con et trainez le jusque dans la cour. »

Trois infectés étaient déjà en visu, mais les décombres et les épaves entravaient leur progression. S’ils ne paniquaient pas, ils avaient le temps de se mettre en sécurité, de fermer la grille et de la barricader comme ils pouvaient. Donatella espérait juste que cela n’allait pas revenir tout simplement à les enfermer avec d’autres infectés. Mais dans l’immédiat sa priorité étaient de se protéger des infectés à l’extérieur, chaque chose en son temps donc. Ignorant si le gaillard allait se montrer collaborant, Donatella ne perdit pas de temps avec lui et se dirigea vers la jeune fille. Vu son état, notre italienne n’avait guère envie de perdre son temps avec elle, et elle se montra intransigeante dans son approche. Lui attrapant le poignet, elle lui arracha des mains son téléphone chimérique, et ignorant ses protestations, elle lui intima de faire ce qu’elle disait.

« You, shut up, and come with me. I really do not know what keeps me leave you there you and your friend. »

Donatella lui avait instinctivement répondu en anglais, ce dernier n’était pas aussi bon que le leur et son accent méditerranéen donnait une sonorité particulière à son parler, mais qu’importe, tout ce qui comptait à ses yeux était de se faire comprendre. Forçant clairement la jeune fille à suivre ses consignes, Donatella l’empoigna avec plus de force et se mit à la trainer avec elle jusqu’à son compagnon qui se donnait encore en spectacle. Un regard autour d’elle, et notre amie pouvait voir que le nombre de ces monstruosités avait déjà doublé. Il leur fallait se dépêcher, mais pour cela il aurait été appréciable d’avoir un peu plus de coopération des deux autres.
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