Après avoir quitté le périphérique encombré de trous d'obus et de carcasses de voitures, Mikaël s'était enfoncé dans les ruines de la capitale.
En cette fin d'après-midi, le soleil brillait sur de Paris. Ça aurait sans doute été une très belle journée pour sortir pique-niquer, si les rues n'avaient pas étés parcourues d'infectés en quête de chair humaine, et si la plupart des attractions touristiques n'avaient pas été réduites à l'état de décombres.
À la place d'une ballade dans la ville lumière, le survivant solitaire s'était rapidement retrouvé à raser les murs en évitant d'attirer trop l'attention. Malgré sa progression prudente, il dut plusieurs fois courir et utiliser le terrain accidenté pour semer ses "nouveaux amis" affamés.
Cette partie de cache-cache dura plusieurs heures, alors qu'il progressait vers le centre-ville. Non pas qu'il cherche particulièrement à visiter la Tour Eiffel, qui dominait toujours les ruines. Mais il estimait que c'était la meilleure zone pour trouver des indices sur les survivants.
Malheureusement l'ancien militaire progressait beaucoup moins vite qu'il ne l'avait d'abord espéré et, pire, il commençait à perdre ses repères au milieu des décombres qui se ressemblaient tous. Il n'avait jamais bien connu la capitale malgré ses brefs séjours dans la ville, et de toute façon il ne restait plus grand chose de reconnaissable. Le bombardement n'avait pas rayé la cité de la carte, mais il avait été méthodique. Partout s'étalait le même paysage de fin du monde.
Seul signe encourageant, un unique tir de fusil raisonna au loin alors que Dague franchissait les restes d'un immeuble éventré par une bombe. Pas de doute, il restait de la vie... Peut être même de l'espoir, pensa-t-il avec une grimace ironique.
Le soleil commençait doucement à décliner, quand une grande structure lui apparut au détour d'une rue. Il lui fallut plusieurs minutes d'approche pour reconnaître ce qui restait de la Tour Montparnasse. Le building avait été frappé de plein fouet lors du bombardement. Sur la cinquantaine d'étages qu'il comptait à l'origine, il n'en restait même pas une vingtaine.
Profitant d'un tas de gravats assez élevé dont l'ascension lui demanda assez d'efforts pour ne pas redouter l'attaque d'infectés, Mikaël observa les lieux grâce aux jumelle tirées de son sac.
La structure avait été assez endommagée, mais elle restait imposante et facile à défendre. De plus les contaminés semblaient se faire rare aux alentours. En bref, l'endroit idéal pour trouver d'autres survivants et passer la nuit... Des barricades bloquaient l'entrée principale, mais l'ancien militaire supposa qu'il existait d'autres ouvertures, plus difficiles d'accès mais aussi plus discrètes.
Il décida d'attendre pour s'approcher, se couchant au milieu des gravats pour être moins visible. Alors que le soir tombait, il aurait ainsi des chances de voir d'autres survivants s'approcher pour venir chercher un refuge. L'attente commença.
Un bon chasseur devait être patient. Ce n'était qu'une des nombreuses qualités qu'exigeait cet art, mais elle était une des plus importante. Et Dague était patient, très patient. Immobile, jetant régulièrement un coup d’œil au dessus de ses jumelles anti-reflet, l'ancien militaire attendait. Un avion passa au dessus de lui, lui faisant à peine lever la tête. Alors qu'il se concentrait à nouveau sur le terrain, un mouvement attira soudain son attention, à la limite de son champ de vision. Une silhouette se déplaçait vers la Tour...
Il effectua la mise au point sur ses jumelles, mais il déchanta vite. Ce n'était qu'un infecté, plutôt ancien d'ailleurs vu son état de décomposition avancé.
Le survivant allait regarder ailleurs, quand il se ravisa et ramena l'objectif sur la créature. Cette dernière semblait animée d'une volonté précise, comme si elle suivait quelque chose... Soudain intéressé, Dague chercha à suivre son regard, qui fixait un gros tas de ruines à côté de la structure, sans doute le résultat de l'effondrement de celle-ci. D'abord il ne distingua rien, mais bientôt un discret mouvement attira son attention. Une silhouette floue progressait rapidement d'un abri à l'autre vers la Tour. Cette fois aucun doute: c'était bien un humain.
-Bingo, murmura-t-il.
Le survivant bougeait vite, et connaissait bien le terrain. Sans l'infecté, Mikaël ne l'aurait d'ailleurs sans doute même pas repéré. Raison de plus pour suivre soigneusement son avancée au milieu des ruines.
Après un dernier regard dans les environs, inconscient des yeux braqué sur lui, l'homme ou la femme -impossible à dire de si loin- grimpa rapidement sur les poutres métalliques d'un petit échafaudage couvert de bâches opaques, avant de disparaître de la vue de celui qui l'observait. Son entrée devait être là... Dague observa encore quelques minutes, mais personne d'autre ne vint. Il finit par se redresser et rangea son matériel avant de descendre de son perchoir. Il lui restait deux bonnes heures avant la nuit. Largement assez pour pénétrer dans la tour et chercher un abri à son tour...
Contourner la structure ne lui prit qu'une quinzaine de minutes. Il y avait étrangement peu d'infectés, signe d'une présence humaine renforcée dans le secteur. Peut-être même un groupe qui se cacherait dans la tour... Quoi que, sans laisser de sentinelle visible? Peut-être plutôt des survivants isolés, comme lui.
L'infecté qu'il avait observé à la jumelle était repartit, et Mikaël arriva au pied de l’échafaudage sans encombre. Avec moins de grâce que son ou sa guide involontaire, il se hissa sur l’échafaudage, pestant en silence en entendant les grincements qu'il produisait. Durant ses voyages, il avait apprit à détester le moindre bruit qui pouvait le faire repérer. De grosses planches formaient un sol instable, et il s'avança avec précaution. Une échelle permettait de grimper encore plus haut. Là, une explosion avait ouvert un large passage dans la structure. Après un regard prudent, Mikaël se décida s'y glisser.
L'intérieur était moins endommagé qu'il l'aurait crut. Il se trouvait dans un vaste espace, plutôt ouvert malgré les éboulements et les rambardes en pierre. Il y avait plusieurs couloir, des escaliers, et une mise en garde, peinte en rouge et décorée d'un crane.
"Pièges".
Aucune trace du survivant aperçu un peu plus tôt. Dague salua l'aimable accueil tagué au mur d'un signe de tête, et décida arbitrairement de monter.
La cage d'escalier était ouverte sur le vide, donnant un panorama vertigineux sur l’intérieur de la structure. Seule une rambarde de pierre empêchait la chute mortelle, et par endroit cette fragile protection avait volée en éclat... Mikaël rasait les murs. Il n'aimait pas le vide, qui lui donnait sans cesse l'impression de l'attirer, comme si son corps se traînait de force vers l'abyme. À défaut d'être une phobie, cet appel du vide ne l'aidait pas beaucoup... Au sixième étage, il remarqua qu'une main anonyme avait tracée une flèche à la peinture jaune.
Le nouveau venu ignorait le sens du signe, mais il décida de tenter sa chance, et s'engagea dans un couloir qui semblait suivre l'extérieur de la tour. Pas question de partir à l'aveugle dans une zone mal éclairée...
Au dehors, le soleil se couchait sur les ruines. Mikaël s'arrêta quelques instants pour observer le spectacle. Un coucher de soleil sur Paris. On voyait même la Tour Eiffel. Paris en ruine, vu à travers un masque à gaz, mais Paris quand même. Émilie aurait adoré.
Cette pensée fit naître en lui une bouffée de culpabilité. Depuis son passage dans l'église et son périple jusqu'au château, il pensait de moins en moins à elle. Son départ en solitaire sur la route de la capitale avait ravivé son souvenir, et il ne pouvait pas s'empêcher d'avoir des remords alors qu'il faisait enfin son deuil. Sa main gantée vint appuyer sur son gilet tactique, et il sentit le contact du métal tiède des alliances et de la croix pendues à son cou contre sa peau.
À regret, il se détourna de la lumière orangée qui embrasait l'horizon et illuminait les nuages. Il devait toujours trouver un abri pour la nuit, en restant sur ses gardes. Il n'était pas seul dans l'immense carcasse de la Tour...
Divers espaces avaient étés aménagés dans les pièces autour du couloir, mais la plupart n'attiraient pas Mikaël. Trop renfermés, sans espoir de cachette.
Il continuait d'avancer, quand une de ces alcôves vides attira soudain son attention. Une bâche avait était tendue au fond de la salle pour former une grossière tente d'intérieur. Plus intéressant, un sac à dos abandonné gisait à même le sol. Sans se précipiter, Dague sortit son pistolet et vérifia les angles morts, craignant une embuscade.
À pas de loup il s'avança vers le sac et la tente. Aucun bruit, pas même une respiration...
Soudain alors qu'il posait doucement la semelle de sa rangers sur le sol poussiéreux, quelque chose céda sous lui.
Il n'eu pas le temps de se poser de question. Le sol s'ouvrit soudain sous ses pieds avec fracas et il tomba lourdement avant de rouler sur le côté, sonné. Son pistolet lui avait échappé dans la chute. Le bruit de sa respiration emplissait son masque, alors qu'une vive douleur se diffusait dans son bras.
-Merde, jura-t-il entre ses dents.
Dague, le survivant vétéran et ancien militaire s'était fait piéger comme un débutant malgré la mise en garde peinte dès l'entrée. Cherchant à calmer son souffle, il se mit à genoux puis se redressa, grimaçant à cause de la douleur. Son poignet avait souffert de la chute. Alors que la poussière retombait, il regarda autour de lui.
Un peu de lumière lui parvenait encore au fond de son trou, plongé dans une demi pénombre. Il parvint malgré ça à comprendre ce qui s'était passé. "On" avait installé des planches camouflées sous de la poussière de gravats, soutenues partout sauf au milieu. Dès qu'il s'était trop avancé, la construction précaire s'était effondrée, le laissant tomber à l'étage d'en dessous. Simple mais ingénieux, il devait l'admettre. Le sac qu'il était venu voir l'avait suivit dans sa chute et s'était ouvert, déversant son contenu: des éclats de béton.
S'en était presque drôle. Presque s'il n'avait pas risqué de mourir suite à la chute de cette blague d'humour noir post-apocalyptique.
Dague alla ramasser son pistolet, et en vérifia le fonctionnement. L'arme et ses munitions étaient des objets précieux, vitaux même. Néanmoins se servir de sa main le fit grimacer de plus belle. Son poignet gonflait déjà... Tant pis. Il tirerait de la gauche.
Tout en rengainant, il chercha un moyen de remonter. Il se trouvait à presque trois mètre du bord le plus proche. Trop haut pour sauter ou grimper... Sa corde ne lui servirait à rien faute de point d'attache. Toutes les issues étaient coincées par des décombres... Dague dut se rendre à l'évidence: seul il ne remonterait pas... Il était bel et bien coincé.
Sa chute avait fait beaucoup de bruit, et il grimaça. Quelqu'un ou quelque chose pouvait surgir à tout moment, et il était sans défense ou presque au fond de ce trou. D'un autre côté c'était aussi sa meilleure chance de remonter.
Restait à espérer qu'il attirerait une âme assez bienveillante pour le tirer de ce mauvais pas...
Dernière édition par Mikaël "Dague" Dagovitch le Mer 30 Sep - 17:50, édité 1 fois
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Sujet: Re: Tour d'horizon [PV Teddy Grimford] Mer 16 Sep - 4:25
La blessure de Teddy ne s’était jamais complètement soignée depuis cette fameuse soirée, elle continuait de lui faire souffrir. Il n’avait pas temps au repos, elle ne pouvait donc pas se refermer convenablement. Mais le jeune homme avait appris à supporter la douleur et à vivre avec cette blessure. Elle finira bien par guérir. Heureusement, il avait appris de ses erreurs. Après avoir quitté Gwen, il était devenu plus prudent, plus discret. Le solitaire ne voulait pas risquer sa vie une nouvelle fois, il avait compris le véritable danger de cette épidémie. Étant seul, ses chances de survie n’étaient pas meilleures que d’autre. La chance avait été de son côté cette nuit où l’accident se produisit, mais rien ne dit que cette chance resterait. Il était très mal équipé pour ce type de blessure. Évidemment, l’homme s’était attardé à récupérer des matériaux afin de ne pas aggraver sa blessure, de plus de ceux offert par la jeune femme, mais ce n’était pas suffisant si une nouvelle blessure de ce genre survenait.
Afin de s’assurer d’une meilleure sécurité, Teddy prit pour décision de trouver refuge. Terminés les cabanes abandonnées et les garages en ruine, ce n’était pas avec cela qu’il allait assurer la survie de Lucky et lui-même. Il n’y avait pas seulement sa vie en jeu dans cette histoire. Aujourd’hui, cela devait faire un peu plus d’une semaine qu’il avait élu domicile dans la tour de Maine. Elle avait beaucoup moins fière allure qu’autrefois, mais elle pouvait assurer une très bonne sécurité. Ne pouvant y pénétrer qu’en grimpant en hauteur, ce qui empêchait le moindre infecter d’atteindre quiconque à l’intérieur de la tour. Ce qui offrait comme seul ennemi les survivants agressifs. Encore une fois, ce n’était pas un danger très inquiétant. Teddy n’était pas le premier à avoir élu domicile dans la bâtisse, d’ancien colocataire avait pensé à y installer des pièges afin d’assurer leurs arrières. Plusieurs de ces pièges étant toujours en position, prêt à coincer le moindre intrus. Teddy lui-même c’était fait avoir par l’un de ces pièges lors de son installation, depuis il faisait attention où il mettait les pieds.
Dans le bâtiment, il avait pris place dans une pièce qui devait servir de bureau, avant l’épidémie, si nous faisions attention aux quelques meubles qui restaient dans la pièce. Soient un bureau dans un triste état, un classeur renverser sur le côté et des papiers couvrant le sol ici et là. Le jeune homme avait utilisé le bureau et le classeur afin de se créer un petit espace intime, malgré un grand trou perçant le mur du fond. Depuis, ses seules préoccupations consistaient à trouver nourriture et tout autre objet pouvant assurer sa survie. Chaque jour, il ouvrait l’œil dans le douillet recoin de cette pièce dans la tour de Maine et se préparait à sortir pour la journée entière avant de retourner à domicile avant la nuit tombée. Ce devint sa routine. Cela lui permettait donc d’accumuler sans s’encombrer comme il lui arrivait auparavant, bien plus pratique.
Le garçon était conscient de ne pas être seul dans la tour. Parfois il entendait des déplacements ou alors des objets apparaissaient miraculeusement dans certaines pièces. Mais Teddy ne s’aventurait que très peu à l’intérieur et préférait se faire discret. Il n’eut donc jamais de problème avec ses colocataires qu’il n’eut jamais à rencontrer. Il n’allait pas les déranger et ils faisaient de même de leur côté, il n’avait donc pas raison à aller à leur rencontre, chacun faisait ce qu’ils avaient à faire. Et finalement, il avait plus l’impression de se servir de cet abri comme hôtel, il s’y rendait seulement pour dormir.
Aujourd’hui fut donc une autre de ces journées comportant cette même routine. Dès que les rayons lumineux du soleil vinrent le réveiller, il mangea un copieux petit-déjeuner et, accompagner du renard, il partait en expédition pour la journée. Il n’y avait rien d’exceptionnel à raconter sur ses recherches. Même que Teddy ne trouvait rien à emporter avec lui. C’était peut-être décevant, mais ce n’était pas nouveau, cela arrivait souvent. Tout ce qu’il rencontra fut de ces infecter vagabondant dans les rues et les commerces. Il n’eut même pas des soucis avec ces derniers, discrétion avant tout, le solitaire n’aime pas beaucoup la bataille. C’est finalement les mains vident qu’il rentra à l’abri, quelques heures avant le coucher du soleil. Comme dit un peu plus tôt, cette journée n’avait rien de passionnant, les corvées habituelles.
À son retour, il ne tarda pas à rejoindre la pièce où ses effets se trouvaient. S’assoyant sur le vieux sac de couchage qui lui servait de lit, il entreprit de changer son bandage à son bras. Afin d’éviter l’infection, le jeune homme s’assurait de changer régulière le bandage ou alors s’assurer de la propreté de sa blessure afin d’économiser dans sa trousse de soin. C’est à ce moment qu’il l’entendit.
Un grand grondement traversa la tour qui ne pouvait être nul autre qu’un effondrement. Sous lui, le garçon et son compagnon animalier ressentirent les vibrations du bâtiment qui s’agitait. Cette agitation fit sursauter le canidé qui dormait sur la couchette au côté de son propriétaire. Quant à Teddy, il resta calme, mais n’objecta aucun mouvement, à l’affut d’un nouveau tremblement. Le silence avait refait surface de plus belle. Ce n’était donc pas une attaque, c’était une consolation. Rapidement, l’homme termina de refaire son bandage, se rhabillait, récupéra ses armes et partit, Lucky sur l’épaule, en reconnaissance. Peut-être que cela ne semblait pas être un assaut, mais cet effondrement restait inquiétant. Ce fiant à son instinct, il se déplaçait dans la semi-pénombre en direction du bruit. Teddy avait sa petite idée en tête.
C’était bien ce qu’il croyait. L’une des pièces piégées s’était effondrée, laissant place à un grand trou inquiétant dans le sol. Il n’aurait jamais imaginé qu’un jour on tomberait dans ce piège, mais pourtant c’est ce qu’il venait de se produire. Prudemment et silencieusement, il approchait de la faille, tendant l’oreille au moindre mouvement. En effet, il crut y discerner du mouvement, la personne était donc toujours vivante. Est-ce une bonne ou une mauvaise nouvelle ? Nous allons rapidement le découvrir. Son arme à feu relevée, il se pencha au-dessus du trou camouflé par la noirceur de la nuit approchante.
Tout d’abord, il ne distingua rien, jusqu’à ce qu’il détecte une ombre se déplacer. Teddy fronça les yeux afin de mieux entrevoir cette ombre, mais il n’y observa qu’une masse sombre. Si la personne pourrait s’approcher un peu, il pourrait la voir ou s’assurer de son état. Elle pouvait se déplacer, elle n’avait donc aucune blessure grave. Maintenant il fallait s’assurer de l’état d’esprit de cette personne. Ennemie ou pas ?
« Besoin d’aide ? » S’exclama-t-il, simplement, d’une voix calme.
Cela ne l’empêcha pas de rester sur ses gardes, qui sait ce que cette personne pourrait tenter. De nos jours, il fallait constamment douter, sans quoi la mort t’emporterait.
Sujet: Re: Tour d'horizon [PV Teddy Grimford] Dim 20 Sep - 11:08
Dague se trouvait au fond du trou, littéralement. Seul dans le noir, avec un poignet douloureux et incapable de remonter, on pouvait qualifier sa situation de passablement mauvaise. Pourtant elle pouvait encore vite empirer s'il ne faisait rien. Mikaël passa donc un moment, à élaborer des stratégies. Il cherchait à récupérer un bloc de béton dans un éboulis dans l'espoir de se construire une sortie, quand soudain un bruit se fit entendre au dessus de lui, brisant le silence de la nuit une nouvelle fois. Le son n'avait rien de naturel...
Survivant ou infecté?
Mikaël tendit l'oreille, jusqu'à reconnaitre les mouvements précautionneux de quelqu'un qui ne voulait pas qu'on l'entende. Une subtilité échappant totalement aux zombies. Il avait donc bien affaire à un humain. Mais serait-il une aide ou une menace?
Il le saurait bientôt. L'individu était proche. Suivant ses mouvements à l'oreille, Dague sortit discrètement son pistolet et se tassa contre l’éboulis à la verticale de l'entrée. Au cas où.
Pendant quelques instants, les sons cessèrent. Le masque à gaz n'aidait pas beaucoup à y voir dans le noir, et Dague s'agita, cherchant à discerner quelque chose dans la pénombre. Il finit par distinguer ce qui ressemblait à une silhouette penchée au dessus du trou dont il était prisonnier.
Comme pour confirmer que sa vue ne lui jouait pas des tours, une voix lui parvint d'en haut.
-Besoin d'aide?
Le captif ne répondit pas immédiatement. La voix était masculine, plutôt inexpressive. Sans doute que l'homme n'y voyait pas mieux que lui, et cherchait à savoir s'il avait affaire à un infecté ou un survivant.
-On peut dire ça, oui finit-il par lâcher avec un certain soulagement. Je suis coincé dans ce trou. Si je t'envoie une corde, tu saurais l'attacher quelque part là-haut?
La question était quasi-rhétorique. On ne survivait pas à l'Apocalypse sans un minimum de débrouillardise. Et une fois la bonne corde d'escalade amarrée, l'escalade ne causerait pas de difficulté, même avec son poignet. Mikaël demandait en fait implicitement si l'autre était prêt à l'aider. Qu'il soit venu et ne lui ai pas tiré dessus était un bon début. Allait-il marchander? Ce serait de bonne guerre. Tu m'aide et en échange je te refile un truc ou te donne un coup de main à mon tour était un arrangement courant... À moins qu'il ne veuille d'abord voir à qui il avait affaire.
Mais même bien intentionné, un survivant pouvait aussi le voir comme une menace et y réfléchirait à deux fois avant de l'aider. Du fond de son trou, Dague pouvait difficilement faire quoi que ce soit contre lui. Une fois en haut, la situation serait différente...
Tout reposait sur la personnalité de l'inconnu.
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Sujet: Re: Tour d'horizon [PV Teddy Grimford] Sam 3 Oct - 0:06
La voix de Teddy frappait en écho depuis le fond de l’éboulis. Un léger résonnement qui ne tarda pas à se dissiper et laisser place à un silence troublant. Ici, les nuits étaient silencieuses, bien trop silencieuses. Cela faisait un moment que les ronronnements des moteurs et les bavardages nocturnes ne venaient plus bouleverser leurs nuitées. Un mutisme total l’avait remplacé. Présentement, ce n’était pas ce que demandait Teddy. Il souhaitait recevoir une réponse, un signe quelconque de présence humaine. À moins que ce qui se trouvait au fond ne l’était pas, mais il ne se ferait certainement pas aussi discret. Deux possibilités s’offrait à lui, dont une qui lui demandait prudence. Soit y avait-il une âme qui y vive, mais préférait se méfier et rester aux aguets, soit cette personne n’avait pas survécu à sa chute ou était inconsciente au bas-fond de ce trou.
Finalement, une voix lui parvint. Cette voix masculine qui se trahissait d’un léger espoir, ce n’était guère étonnant lorsque l’on se croyait prisonnier de la sorte. Sur certain détail, le garçon était rassuré d’entendre une réponse, ainsi il n’allait pas avoir besoin de se déplacer au fond du piège pour s’assurer de l’état de la personne. Personne qui semblait être débrouillard s’il se fiait à sa demande. Mais il lui était toujours impossible de distinguer le visage de l’inconnu, tapi dans l’obscurité. Pouvait-il donner une confiance aveugle à cet homme ? Pour le moins, Teddy souhaitait s’assurer de son identité. Seulement le physique de l’inconnu pourrait lui fournir certaines informations en commençant par son statut. Était-il un sauveur, une hyène, un militaire… ? Impossible de se l’assurer.
Mais avant cela, il se devait de fournir une réponse plausible au prisonnier. Alors le jeune homme jeta un rapide coup d’œil dans la pièce dans lequel il se trouvait. Il dut plisser les yeux afin de mieux percer les ténèbres jusqu’à son regard tomba sur une poutrelle en fer qui se tenait toujours fièrement dans la cloison d’un mur. Ça devrait pouvoir supporter le poids.
« Certainement, ça ne devrait pas être un problème. Mais avant, pourriez-vous m’expliquer comment êtes-vous tombé là-dedans ? »
Car même Teddy n’arrivait pas à imaginer comment un simple piège pouvait ouvrir une telle faille dans le sol. Encore comment s’était-il fait prendre ? C’était ironique si l’on se fiait aux panneaux accrochés à certains endroits stratégiques dans la tour. Il avait fallu qu’il se fasse prendre malgré les indications. Il n’était pas seul dans son cas, Teddy pouvait vous l’assurer.
« Tu me permets seulement de te dévoiler ? »
Il était inutile de tourner en rond, il voulait découvrir l’apparence de l’inconnu, autant lui demander directement et de ne pas attendre. Même que de son perchoir, Teddy n’était pas à l’abri d’une attaque. Si l’homme prit au piège le souhaitait, il pourrait peut-être lui tirer une balle bien placer et ce sans que le garçon ne le prévoie. Mais c’était stupide comme agissement, pourquoi donc tirer sur sa seule chance de s’évader ? Teddy restait en confiance face à la situation, mais patiemment il attendit que l’inconnu se dévoile enfin.
Sujet: Re: Tour d'horizon [PV Teddy Grimford] Sam 3 Oct - 11:00
Après que Dague ait posé sa question il y eu un silence inconfortable, comme si l'autre réfléchissait. Aidera, aidera pas?
-Certainement, ça ne devrait pas être un problème, finit-il par lâcher. Mais avant, pourriez-vous m’expliquer comment êtes-vous tombé là-dedans ?
Mikaël grimaça légèrement sous son masque. Une histoire peu glorieuse en perspective... Sans doute son "bon samaritain" cherchait-il à découvrir ce qu'il était venu faire dans la tour.
-On peut se tutoyer proposa-t-il prudemment. Je cherchais un coin où dormir, et puis le sol s'est ouvert sous mes pieds.
Il avait fournit le minimum d'explications et n'avait pas précisé qu'il venait d'arriver en ville. Beaucoup de survivants l'auraient torturé et tué pour savoir où se trouvait le château s'ils en avaient connu l'existence, il le savait avant même de partir pour cette mission. De plus il préférait que l'autre continue à ignorer s'il était seul ou si on s'inquiéterait de sa disparition. Histoire de le dissuader de tenter de le tuer pour prendre ses affaires... Logiquement les survivants en ville devaient être moins aux abois que ceux de la campagne, profitant de plus de ressources concentrées en une même zone. Pourtant il avait vécu assez longtemps à l'extérieur pour ne pas parier sa vie là-dessus. La méfiance était devenue une seconde nature. Vu les ravages causés par les bombardements, il évita aussi soigneusement de se présenter comme un ancien militaire. La côte de popularité de l'armée n'était sûrement pas très élevée en ville...
-Je ne suis pas blessé, précisa-t-il après un silence. Par contre j'ai besoin de ton aide pour sortir de là. La balle est dans ton camp...
Il ne voulait pas que l'autre le crois vulnérable, aussi avait-il occulté sa douleur au poignet. Une simple entorse pouvait suffire à le faire tuer... Le mutisme de l'inconnu, se prolongea, comme s'il réfléchissait.
-Tu me permets seulement de te dévoiler ? lâcha-t-il finalement.
Il voulait voir à qui il avait affaire. Compréhensible estima Dague, et plutôt encourageant. L'autre avait suivi sa proposition et était passé au tutoiement.
-D'accord. Laisse moi une seconde.
L'ex militaire rengaina son pistolet et se déchargea de ses affaires qu'il posa hors de vue. Ceci fait, il sortit un briquet de son gilet tactique, puis à l'aide de son poignard, il découpa une bande de tissu dans le sac à dos remplis de cailloux qui avait chuté avec lui.
Se plaçant de face par rapport à l'inconnu, il alluma le zippo. Après quelques secondes le tissu s’enflamma, produisant une flamme verdâtre à cause des produits chimiques utilisés pour sa confection. La lueur était suffisante pour discerner l'essentiel: une tenue noire vaguement militaire, un capuchon ainsi qu'un masque à gaz.
-Je m'appelle Dague, se présenta-t-il.
Au bout de quelques secondes, il lâcha sa torche improvisée dont la flamme venait lécher ses gants. Elle brûla encore quelques secondes sur le sol avant de s'éteindre pour de bon. Mikaël, quand à lui était déjà allé jusqu'à son sac, dont il avait tiré sa corde, soigneusement pliée, avant de le remettre sur son dos.
Il déroula un peu de mou qu'il coinça sous une pierre.
-On ne devrait pas rester là trop longtemps, tu ne crois pas? Je t'envoie la corde.
Le survivant n'avait pas attendu de confirmation avant de jeter le gros de sa corde d'escalade hors du trou, forçant un peu la main de son sauveur. Il grimaça sous son masque. Le mouvement l'avait forcé à utiliser son poignet. Pourtant aucune plainte ne s'échappa de ses lèvres. La douleur était très supportable. L'escalade n'allait pas arranger les choses, mais il fallait bien qu'il sorte du trou.
Restait à voir si son "nouvel ami" acceptait de l'aider.